Les restaurants sont fermés, les centres sportifs ou culturels aussi, tous ces lieux de convivialité ont disparu tout d’un coup. Obligés pour certains à l’inactivité. Angoisse pour d’autre pour trouver un moyen d’écouler la production d’asperge ailleurs que dans les marchés ou les restaurants. Angoisse aussi pour ceux qui se demandent où trouver l’argent pour acheter la nourriture pour les enfants.
Certains autres sont privés de ce travail qui était tout pour leur vie. Ils découvrent leurs enfants, leur conjoint, leur maison. Ils découvrent un monde disparu, oublié. Ils rongent leur frein et se sentent inutiles.
D’un coup, on s’aperçoit que les métiers les plus beaux sont ceux de la santé : les médecins, les auxiliaires de vie, les infirmières, les aides-soignantes. Tous ceux dont la vie est tournée vers les autres. On réalise que l’essentiel est d’être en bonne santé, de manger, d’avoir un toit. On découvre que cette population invisible, ces 2% de français qui nous permettent de vivre sont plus essentiels que ces financiers qui n’apportent rien au monde et tout à eux.
C’est l’occasion aujourd’hui de remettre les pendules à l’heure, de changer notre manière de voir la vraie richesse.
Ceux qui passent toute leur vie à réconforter, à soigner, à s’inquiéter pour les autres, une infime minorité, sont les plus méritants. D’autant plus qu’ils ne le font pas pour la gloire, les honneurs ou l’argent.
Si chacun pouvait, à leur image, donner un peu de son temps pour l’autre. Si chacun pouvait ne plus être égoïste et retrouver le plaisir d’un sourire partagé dans un monde bien réel…
Puisse cette expérience humaine ne pas être qu’ un feu de paille et laisser une empreinte indélébile dans nos cœur.
3 réflexions au sujet de “Un nouveau monde”
Les commentaires sont fermés.
Merci Philippe pour ce très beau texte, juste et infiniment pertinent.
Il serait temps que les politiques qui nous gouvernent prennent la mesure de ce dont le grand capital nous a privés : l’humanité.
Elle est au cœur de ce qui nous permet de vivre aujourd’hui, par le dévouement non seulement des soignants et de notre service public si rudement malmené depuis des années, mais aussi celui des salariés de la grande distribution, des transports en commun, du monde de la recherche, …
Cette crise remet profondément en question l’organisation de notre économie et de notre mode de fonctionnement individuel et collectif. Elle interroge notre rapport à l’autre, l’enfant, la grand-mère, le voisin, la caissière, le facteur, le professeur, l’éboueur, l’ouvrier de production, l’agriculteur, le migrant. Elle questionne notre rapport au monde et à la mondialisation.
Puisse-t-elle implémenter notre réflexion sur d’autres avenirs possibles pour l’être humain, la biodiversité et la santé de notre planète..
Merci Sylvie d’avoir lu ce petit mot sans prétention… Je suis encore assez naïf pour penser que tout le monde peut dire ou écrire des choses intéressantes… Merci aussi d’avoir partagé tes idées tellement proches des nôtres…
Merci Philippe..et que ce début d épidémie de solidarité continue!